Il avait toujours été du matin. Et depuis ado’, il se levait encore plus tôt pour pouvoir faire un bon jogging matinal. C’est pourquoi, en sortant de la douche, et constant qu’il était à peine neuf heures, Andrew soupira. Qu’allait-il faire à une heure pareille en pleine semaine, hein ? Il n’avait pas besoin d’aller au boulot aujourd’hui, Delwyn et Ash devaient être en cours, bref, la mouise. Enfilant un slim et un t-shirt, il s’affala lourdement dans son sofa, allumant son écran géant de télé. Et comme toujours, il zappa sur l’immense nombre de chaînes qu’il possédait, en vain. Tous les programmes étaient plus chiants les uns que les autres à une heure pareille. Un soupira quittant ses lèvres, le fils Baek trouva alors une idée qui allait résoudre tout soucis d’ennui. Rendre visite à Cassidy, son frère de cœur. Bon, forcément, il se doutait que celui-ci devait dormir, mais qu’importe ! Après tout, cela n’allait pas être la première fois qu’il allait le réveiller ! Qui aime bien châtie bien, non ? Attrapant une veste dans son royal dressing et enfilant des chaussures, il se mit donc  en route chez son cadet, tout content à l’idée de le voir (mais surtout de le faire chier huhu).

Vivant tous deux à Yeonsu-gu, Andrew arriva rapidement devant la porte du loft de son faux frère. Sortant de double des clés, il ouvrit doucement la porte et entra en retirant ses chaussures. Bingo, il dormait ce gros pépère ! Faisant comme chez lui, car de toute manière, c’était tout comme, le jeune home alla se faire couler un café en prenant la tasse qui lui était réservée. « CASSIDIDOUNEEEEET ♥ J’espère que y a pas une ou plusieurs demoiselles dans ton pieu, car j’arriiiiive~ ». Et sans attendre davantage, il se dirigea à la chambre du cadet, qui heureusement, était seul, caché sous ses draps. Un sourire idiot et quelque peu sadique se formant sur son visage, le fils Baek retira sa veste. « Mon chériiii~ Debouuuut~ Tu fais un remake de la Belle aux bois dormants~ ? Attention alors, en bon Prince que je suis, je vais te rouler la pelle de ta vie hehe ♥ ». Posant sa veste sur un fauteuil de la pièce, il s’approcha avec son air joueur, visiblement d’humeur à taquiner, et même, emmerder son meilleur ami.

La vie de mannequin était difficile contrairement à ce qu’on pensait. Certes, pour le travail, il suffisait de prendre des poses devant la caméra, mais parfois, ce n’était pas tout ce qu’il fallait faire. Imaginez devoir prendre une photo alors que vous êtes suspendu dans les airs? Ou alors en pleine montagne? Et après, une fois que les photos sont terminées? Il faut enlever tout ce maquillage. Mais le pire pour Cassidy, c’était sans doute ces repas d’affaire. Partager un repas avec les collègues de travail, boire de l’alcool. Ce n’était pas si mal, sauf que le jeune homme avait tendance à ne pas réellement apprécier ses collègues. Une fois qu’elles avaient trop bus, le sino-américain se devait de s’occuper des demoiselles et même des photographes. Parce que peu importe ce qu’on pouvait dire, les photographes étaient comme ses employeurs, il se devait de leur plaire un minimum pour obtenir des contrats et quelle façon était plus efficace pour se retrouver dans les bonnes grâces de quelqu’un que de lui lécher le cul –figurativement parlant-?

Alors lorsqu’Andrew s’immisça dans son loft si tôt le matin, le jeune brun regretta soudainement de lui avoir fourni une clé de chez lui. Une soirée horrible, une gueule de bois désagréable, et maintenant une carence en sommeil, ce n’était pas exactement les conditions idéales pour venir l’emmerder de si bon matin. Lâchant un grognement à la limite du geignement, Cass’ prit son oreiller pour le mettre sur sa tête. Avec de la chance, l’autre idiot n’oserait pas monter dans la chambre et se contenterait de siroter son café tranquillement au salon. Mais évidemment, c’était à l’encontre de la personnalité de son meilleur ami, qui décida de venir le déranger totalement. Saisissant d’une main le réveille-matin qui trônait sur sa table de chevet, le mannequin le lança de toutes ses forces à la tête du policier. Désormais assis sur son lit, les cheveux en bataille et simplement vêtu d’un boxer moulant noir, il dirigea un regard qui se voulait noir, mais était plutôt endormi, sur l’autre. « qu’est-ce que tu veux ‘drew? »

Mais qu’il était chou ce petit à s’énerver alors qu’il avait encore l’esprit ailleurs et les yeux embrumés de sommeil. A vrai dire, Andrew aimait plus que tout emmerder son meilleur ami. Car c’était juste jouissif de voir la rapidité à laquelle son cadet s’emportait. Et puis il ressemblait vraiment à un gosse lorsqu’il s’énervait. A crier pour un rien, grogner comme un petit animal, le bouder alors que cinq minutes après ils seraient là à rire à pleins poumons comme deux idiots. Cela faisait le charme de leur relation : se faire chier mutuellement pour encore plus s’aimer après. Et cela durait maintenant depuis bien des années, comme quoi, c’est une recette qui marche ! Pour en revenir à nos moutons, notre policer du user de sa souplesse et réactivité naturelles pour éviter le réveil que venait de lui envoyer Cassidy dessus. « YAH MAIS T’ES CON OU QUOI ?! Ça va pas tu aurais pu me blesser ! Trou du cul va !! ». Grognant, il vint s’asseoir sans demander l’avis sur les cuisses du cadet, face à lui, et tout en venant caresser son membre par-dessus le boxer d’une main, il lui susurra chaudement à l’oreille : « Je voulais juste te voir… Si tu savais à quel point tu es excitant au réveil… En plus c’est tout chaud ici, aaaawn ouiii~ Cassy~ Mmmmh~ ». Éclatant de rire, il se releva très rapidement pour éviter une éventuelle nouvelle attaque de la part de son frère de cœur.

« Non plus sérieusement ! J’ai pas le droit d’avoir envie de voir mon frère ? Je m’emmerde chez moi… Delwyn est à l’école la journée alors quand j’ai pas de boulot, bah j’me fait chier comme un rat mort ! ». Il soupira alors et alla chercher dans le dressing de Cassidy. « Et puis comme il revit chez ses parents c’est hard de se voir. Du coup, comme j’aime voir ta sale gueule, bah je squatte ici ~ ! ». Souriant alors, il revint et tendit un tshirt au propriétaire des lieux. « Aller habilles toi, j’ai fait couler du café ! J’espère que t’avais rien de prévu aujourd’hui, car je compte bien rester ici moi ! J’ai déjà eu du bol de pas retrouver une gonzesse à poil avec toi ! Quoi que, tu aurais bien partagé avec moi pas rai ~ ? ». Même si, à vrai dire, un plan à trois avec le fils Chang, ce serait vraiment… super étrange ! Entendant le bip de la machine à café, Andrew partit donc en direction de la cuisine tout en lui adressant un «  Si t’es pas là dans deux minutes je te jure que j’te la roule la galoche ! Et crois moi, j’suis tellement doué que tu vas en bander ! ».

« aish. » fut la seule réaction que le jeune homme eut lorsque son projectile n’atteignit pas la cible. Oui, il aurait vraiment apprécié atteindre son meilleur ami à la tête. Encore mieux si ce dernier perdait conscience grâce au choc, cela lui aurait donné quelques heures de plus pour dormir. C’était peut-être méchant d’un point de vue extérieur, mais c’était comme ça que ça marchait entre les deux américains. Comme on le dit, c’était un tough love. Et encore, leur relation était bien plus complexe que ça. À la rencontre d’un amour masculin agressif et d’une bromance romantique, ils étaient un hybride entre des ennemis et des amoureux. Au fond, leur relation était ce qu’elle était, et ils avaient simplement abandonnés l’idée de mettre des mots dessus. « andrew, dégage! » et alors qu’il s’apprêtait à le pousser en bas du lit et de ses cuisses par la même occasion, le policier se déplaça de son propre accord. Plus actif qu’une abeille de si bon matin, le plus jeune des deux était tout le contraire. Lent et sans énergie, ce ne serait qu’après son troisième café qu’il arriverait à soutenir le rythme de son meilleur ami. C’est pourquoi, il le regarda se promener d’un côté à l’autre de sa chambre, prit mollement le t-shirt qu’il lui tendait et le regarda finalement sortir de sa chambre sans rien faire. Pour être honnête, tout ce que son ami venait de lui dire était entré d’une oreille et était immédiatement sortie de l’autre. Le seul qui eut le moindre effet sur lui fut « café ». Sachant que son emmerdeur de meilleur ami ne le laisserait jamais tranquille, il se tira du lit avec peine et manqua tomber à plusieurs reprises en enfilant son pantalon. Au final, ce fut presque une surprise qu’il arrive dans la cuisine habillé et sain et sauf. Et comme un enfant à qui on donne un chocolat chaud, Cass’ prit la tasse de café à deux mains, prenant une grande inspiration pour profiter de l’odeur du café. « je te prendrai du bacon, des hashbrowns, une omelette jambon-fromage, et un bagel avec du fromage à la crème philadelphia à la fraise. » s’il se devait d’envahir son espace, il lui devait au minimum un copieux petit déjeuner.

A vrai dire, même depuis enfant, il avait toujours décrit Cassidy comme étant son vrai petit frère. Lorsqu’il fallait parler de sa famille dans une fiche d’inscription ou autre, il le notait toujours, d’une façon totalement naturelle, et on était toujours obligé de lui rappeler la triste vérité qu’ils n’ont aucun lien de sang. Même maintenant encore il parle de lui en tant que frère ce qui provoque souvent une incompréhension de la part des personnes n’étant pas au courant de cette relation si particulière qu’entretient nos deux jeunes homes. Et vous pouvez être sûr que si Andrew venait à perdre cet homme si précieux à ses yeux, il partirait de suite en dépression. Car il avait beau aimer Delwyn plus que tout et que ce dernier soit son oxygène, Cassidy était son pilier, son deuxième lui. Tel des jumeaux, il aurait l’impression de perdre une énorme partie de lui-même. M’enfin ne parlons pas de malheurs !! Une fois de nouveau dans la cuisine et son café prêt, le jeune policier en fit couler un deuxième pour son cadet tandis qu’il ajoutait dans le sien du lait. Prenant ensuite place sur une des chaises de la pièce, il regarda avec amusement le fils Chang qui décidemment n’était pas du tout du matin. Et l’entendant lui crier littéralement dessus ce que son ventre lui réclamait, Andrew grogna. « Yah ! J’suis pas ta bonniche ! Je t’ai déjà fait ton café estimes toi heureux ! Aiiiish les gosses de nos jours ! ». Se levant, il ouvrir le frigo et sortit tout ce dont il fallait pour satisfaire l’appétit d’ogre de son meilleur ami. « Je fais l’omelette mais le reste tu te démerdes ! ». Buvant de son café, il posa la tasse et commença donc à cuisiner, aimant plutôt ça en fait. « Sinon, quoi de neuf ces derniers temps, mh ? Ca fait un moment que tu ne t’es pas plein de ta mère qui te présente encore des nanas ! Ce serait-elle dont calmer ? Wow ! »