ㆆ très concentré, ou complètement ailleurs, tu t'es assis sur le premier banc du parc. tu es occupé avec ton toi intérieur et tu n'as absolument pas remarqué l'énorme araignée qui te monte sur le bras. quel est ta première réaction vis à vis de ça? Fatigué d’une journée entière de révision, Tian Hei s’était rendu dans le parc pour se reposer un peu. Un banc de libre, miracle alors que le soleil semble idéale pour une journée à l’extérieur. Il s’assit dans l’espoir de trouver un peu de tranquillité. L’air est frais, agréable. Il semble vouloir caresser la main du jeune chinois… Tian Hei ne peut retenir un cri de surprise. Une araignée était en train de monter sur sa main, tel un singe grimpant dans un arbre. Le chinois panique, agite la main dans tous les sens, se lève du banc, écrase l’araignée et reprend enfin son souffle. La bataille fut acharnée, mais l’assaillant fut finalement éliminé grâce au courage des soldats… enfin… grâce à la gracieuse panique du jeune homme.

ㆆ maladroit ou pas, tu te prends les pieds dans quelque chose et tombe par terre. dans ta chute, ta tête se tape violemment et tu perds connaissance pendant un court laps de temps. à ton réveille, tu te rends compte que tu ne souviens de rien, rien du tout. que ferais-tu suite à ce choc ? Le jeune homme se massa la tête tout en se relevant. Il sentait une bosse sous sa main, mais le plus étrange était qu’il ne se souvenait pas de comment il l’avait eu… pire encore, il semblait n’avoir plus aucun souvenir, comme s’il venait de naître, la taille adulte déjà acquise. Il jure. C’est loin d’être élégant, mais dans une telle situation, il se retrouve démuni, sans savoir que faire, sans savoir où aller. A ses pieds, il y a un sac… le sien surement, il n’y a personne autour pour réclamer sa possession. Il fouille dedans. Un agenda, un calepin dans lequel il semble avoir écrit tout ce qu’il lui passait par la tête… l’agenda lui donne une première info : il a cours dans quelques minutes. Machinalement le jeune homme récupère ce qui semble être ses affaires, son but ? Aller en cours. De toute façon, il n’a rien d’autre à faire, et qui sait, peut-être que quelque chose lui reviendra dans le train train habituel ? Et de toute façon, que peut-il faire d’autre ? Demander de l’aide ? Pas moyen !

ㆆ tu as entendu parlé de cette soit-disant shamane et de son blog que tu ne connais pas vraiment. que penses-tu d'elle? et quelle serait sa raison de maudire, bien que ce ne serais que des suppositions? est-ce que tu y crois ? Il y a toujours cru. L’idée que ce soit faut ne lui a jamais effleuré l’esprit. Le naïf jeune homme croit tout ce qu’on lui dit de toute façon, mais pour une fois, il n’y a pas cru pour rien, car il l’a vu à l’œuvre cette malédiction. Cette histoire l’effraie. Surtout depuis que la shamane par de lui sur son blog, le surnommant suricate. Elle ne cesse de parler de lui et il ne sait pas comment échapper à ses griffes. Alors il panique…

• Tian Hei naquit à Macao, en Chine. Fils unique, il fut un garçon chéri par ses parents. La chance lui a offerte une famille aimante, et assez d’argent pour vivre confortablement. Qui pouvait croire que son père, communément connu comme étant un savant fou,  aurait, pu grâce à ses créations loufoques et hors du communs, gagner assez d’argent pour faire vivre sa petite famille aussi bien ? Personne, mais les voix du seigneur sont parfois impénétrables…  

• L’on voyait en ce jeune chinois un garçon ayant hérité de l’intelligence de son père et de la raison de sa mère. Petit déjà Tian Hei faisait preuve de beaucoup d’intelligence, il s’intéressait à tout, découvrant à l’aide de ses petites jambes le monde autour de lui, les yeux émerveillés. Quand il apprit à lire, un nouveau monde s’ouvrit alors à lui. Celui du fantastique et de la fantaisie. Des rêves par millier,  gravé sur ces pages fines à l’aide d’une ancre divine. Le chinois s’enfermait alors dans un mutisme, livre en main, prêt à mener une guerre des mots. Il n’était pas habitué à parler, discret à lire dans son coin, réservé et sensible, rêvant d’un bel avenir qui rendrait fier ses parents. Un avenir rempli de réussite, un avenir dans lequel il pourrait prendre soin de ses parents, comme eux l’auront fait alors qu’il était petit.

• Tian Hei ne pourra cependant jamais voir sa mère être fier de lui. Il ne pourra pas prendre soin d’elle comme il le voulait, car il l’a tué. C’est du moins ce qu’il s’est toujours reproché, depuis l’accident. Le chinois en fut grandement affecté. Sa mère venait le chercher à l’école, comme toujours. Elle tournait à l’angle de la rue, traversant la route au même endroit que d’ordinaire. Le crissement des pneus, le cri de sa mère, le bruit d’un corps percuté par une automobile… voilà ce qui resta à jamais dans la mémoire du jeune chinois. On lui avait caché le corps de sa mère, ses yeux d’enfants ne devant pas voir ça, et pourtant, il y avait assisté. Les larmes n’étaient même pas venues, trop choqué pour pleurer, il ne pouvait que rester immobile, la main d’une grande personne sur ses yeux… Cet évènement rendit Tian Hei encore plus fragile qu’il ne pouvait l’être avant, pleurant facilement mais pourtant toujours très positif. Car sa mère lui avait appris à sourire en toute circonstance. Elle lui disait que le sourire était la meilleure arme que l’on puisse avoir, alors il souriait. Pour elle.

• Pendant toute son enfance, le petit chinois restait souvent très seul. Ne parlant pas beaucoup, très réservé et discret, il n’avait pas vraiment d’amis. Les autres se moquaient de lui, alors il ne trouvait pas le courage d’aller vers eux, de faire le premier pas pour se socialiser. Tian Hei restait alors dans son monde bien à lui. Il ne se sentait plus vraiment à sa place à Macao. C’est ainsi qu’il décida de partir en Corée. Pourquoi là-bas ? Car le jeune homme était passionné par les langues, né à Macao, il avait grandi dans une ville riche en langue : le mandarin, le cantonnais et le portugais n’avaient plus aucun secret pour lui. Il voulait partir à la chasse aux langues, et la Corée était assez proche culturellement pour qu’il n’en soit pas trop dépaysé. Tian Hei visait la capitale, la troisième plus grande mégalopole au monde… malheureusement aucune école n’avait de place pour un chinois ne parlant presque pas la langue du pays du matin calme. C’est finalement Incheon qui l’accueilla à bras ouvert… ou presque.